Neutraliser son gendarme intérieur quand on écrit

 

Je crois qu’on a tous au fond de nous une petite voix qui nous empêche potentiellement d’écrire. C’est la voix du gendarme intérieur, celle qui juge en permanence nos faits et gestes jusqu’à entraîner la paralysie du processus d’écriture (et de nos projets, de manière plus large).

 

Vous n’avez pas commencé à écrire votre roman ou votre scénario et vous l’entendez déjà. Elle vous dit des choses comme : à quoi bon ? Ton idée de roman est nulle. Tu n’y arriveras pas. Tu n’es pas un écrivain. Tu n’as pas de talent. Tu vas te ridiculiser. Ecrire des mauvais romans, c’est la honte…etc.

 

Qui n’a jamais douté de sa capacité à écrire ? Qui n’a jamais douté de soi ou de son talent ? C’est très facile, surtout quand on croise sur sa route des dizaines de personnes qui s’évertuent à vous « alerter » ou à vous décourager car ils ont déjà renoncé à l’écriture ou à d’autres projets artistiques.

 

Quelques conseils pour avancer.

 

  1. Faites votre introspection

 

Quand on ne croit pas en soi, cela vient de loin, en général. Il y a plein de façons d’avancer dans la connaissance de soi. Vous allez devoir apprendre à vous défaire de certaines idées très ancrées en vous depuis toujours… c’est long, c’est difficile, mais cela finira par vous libérer.

 

  1. Entourez-vous de personnes qui vous encouragent à écrire

 

Ils contrebalanceront votre gendarme intérieur qui campe chez vous depuis bien longtemps et qui n’est pas vraiment décidé à vous lâcher. Des personnes bienveillantes vous aideront à surmonter vos doutes.

 

  1. Neutralisez votre gendarme intérieur

 

La petite voix ne cesse de vous donner des ordres, de proférer des injonctions ? J’ai lu un jour quelque part qu’il était bon de lui donner une forme. Imaginez que votre gendarme est une petite souris. Imaginez que vous la prenez par la queue et que vous la déposez délicatement dans une petite boîte que vous allez ranger au fond de votre armoire. Ce n’est qu’un exemple, mais ça marche.

 

  1. Apprenez à distinguer la voix de votre gendarme intérieur de votre voix

 

Parfois, vous avez l’impression que c’est vous qui parlez alors que ce sont d’autres voix qui parlent en vous. Elles ne sont pas très sympathiques et altèrent l’image que vous avez de vous-même. Comprenez que ce n’est pas vous qui êtes en train de parler ou de penser. C’est quelqu’un d’autre. Vous pouvez écouter cette voix, mais apprenez surtout à écouter la vôtre.

 

  1. Prenez conscience de ce que vous avez déjà réalisé

 

Vous avez accompli des choses dans votre vie, c’est certain. Pensez-y, donnez de la place à ces réalisations. Prenez conscience du fait que vous avez réussi quelque chose. Il vous a fallu du temps, du travail, de l’énergie. Ce sera pareil pour l’écriture.

 

  1. Prenez conscience du fait qu’un texte se travaille et se retravaille

 

J’ai publié une vidéo sur la gestion du regard de l’autre quand on écrit, ici (et dans laquelle le travail de réécriture est évoqué) : https://www.youtube.com/watch?v=yREwpyjhJTA

Un premier jet n’est jamais parfait. Un roman ou un scénario se réécrivent en permanence. Cela fait partie du processus.  Il faut l’accepter sans se juger.

 

  1. Commencez à écrire sans (trop) réfléchir

Le mieux reste encore de passer à l’action. Même si vous n’avez pas d’idée précise, même si vous ne savez pas ce que vous voulez écrire, écrivez ce qui vous passe par la tête. Peut-être qu’une histoire va commencer à émerger. Continuez sans vous demander si c’est bien, pas bien, si ça va quelque part. Il n’est pas encore temps de se poser des questions. Noircissez des pages pendant un certain temps et prenez du recul sur ce que vous avez écrit une fois que vous vous sentez prêt à le faire.