Nous utilisons tous des adverbes lorsque nous écrivons, sans nous rendre compte qu’ils sont parfois inutiles ou alourdissent le style de notre texte. Quelques questions à se poser si l’on veut alléger son style et rendre son texte plus percutant.
- Les adverbes sont-ils nécessaires ?
Lorsque vous utilisez des adverbes, demandez-vous à chaque fois s’ils sont nécessaires à la compréhension de votre phrase ou si, au contraire, ils ne nuisent pas à cette compréhension. Les adverbes permettent de nuancer des propos, de les renforcer, de créer des effets de style aussi (dans le genre humoristique, par exemple). S’ils sont utilisés à mauvais escient, ils peuvent alourdir votre texte.
Exemple : L’un de vos personnages utilise « probablement » toutes les cinq phrases. Avez-vous envie de montrer que ce personnage doute de ce qu’il dit en permanence ? Avez-vous envie de créer un effet comique (comique de répétition) ? Si ce n’est pas le cas, vous pouvez sans doute retirer ce « probablement » qui n’apportera aucun sens supplémentaire à vos dialogues.
- Combien il y a-t-il d’adverbes dans ma phrase ?
Les lourdeurs de style peuvent aussi provenir de l’accumulation des adverbes au sein d’un même paragraphe ou d’une même phrase. Là encore, il faut se demander si l’adverbe enrichit le sens de la phrase ou s’il peut être retiré.
Exemple : Jack avait dit à son collègue qu’il était incompétent. Jack pouvait être extrêmement maladroit quand il le voulait et cela nuisait considérablement à ses relations de travail car s’il était sûrement mû par de bonnes intentions — sa volonté de faire véritablement progresser ses collègues —, Jack s’y prenait simplement mal et se faisait gentiment rappeler à l’ordre par son manager.
Est-il besoin de préciser que cette phrase brille par la lourdeur de son style ?
- Les adverbes sont-ils correctement placés ?
Parfois, les adverbes sont placés au mauvais endroit. Il ne s’agit pas d’une erreur de syntaxe ou d’une erreur grammaticale. Il s’agit de changer la place de l’adverbe pour fluidifier l’expression. Quand vous avez un doute sur la place de l’adverbe, je vous conseille de lire la phrase à voix haute pour prendre conscience du rythme de cette dernière. C’est souvent une question de rythme. Il faut parvenir à sentir à quel endroit vous pourriez insérer l’adverbe pour qu’il se fonde mieux dans votre phrase.
Exemple : J’ai été vraiment touchée par votre carte de vœux. Je préfère écrire : J’ai vraiment été touchée par votre carte de vœux. A mon sens, la première phrase est plus proche de l’oralité que la deuxième, plus écrite.
© Johanna Sebrien, 2021.