Comment injecter de l’humour dans ses romans/scénarios?

 

Si vous aimez rire, si vous voulez faire rire vos lecteurs, pourquoi ne pas instiller une bonne dose d’humour dans vos textes ? Quel que soit le genre, vous pouvez vous permettre d’être drôle. C’est, à mon sens, une excellente façon d’élargir son lectorat. Il y a de nombreuses façons d’être drôle quand on écrit. Voici quelques pistes.

 

  1. Créez des personnages drôles

 

Dans une galerie de personnages, il y a souvent la place pour un personnage drôle. Un personnage dont les réactions seront en décalage par rapport à ce qui se passe dans votre histoire, par exemple. Vous pouvez aussi accentuer un trait de caractère de votre personnage — c’est ce que fait Molière dans la grande majorité de ses pièces de théâtre. Ce trait de caractère, qui pourra être un défaut majeur, une tare, sera un très bon outil pour renforcer l’aspect comique de vos scènes.

 

  1. Utilisez le comique de répétition

 

Des situations qui se répètent… c’est l’un des outils comiques par excellence. Elles se répètent mais avec des micro-variations qui créent à chaque fois un effet de surprise tout en faisant rire. Imaginons un urbain célibataire qui cumule les rendez-vous galants ratés. Il désespère de trouver l’amour dans une métropole tentaculaire. A chaque fois qu’il rencontre une femme, elle va avoir une tare rédhibitoire, mais jamais la même. Si vous le racontez bien, cela peut être drôle.

 

  1. Peaufinez les répliques des personnages

 

La langue du récit est un vecteur privilégié de l’humour dans un texte. Une réplique inattendue fait toujours rire. Si vous sentez que, dans la vie, vos « bons mots » font rire votre entourage, vos collègues ou votre poisson rouge, n’hésitez pas à vous servir de ce « don » que vous possédez pour que vos personnages en fassent rire d’autres. Il ne s’agit pas forcément d’écrire des blagues. Des répliques décalées par rapport à une situation/ action donnée sont drôles en elles-mêmes.

 

  1. Développez un style humoristique

 

L’humour, plus que tout autre aspect du storytelling, est intrinsèquement lié au style. Prenez une scène, une situation : c’est la façon dont vous allez raconter les événements, les associations d’idées que vous allez développer, qui vont rendre cette scène drôle. Cela passe par le choix des mots, les tournures de phrases, les associations inattendues et enfin, la chute, qui vont permettre au rire de se déployer. Lisez P G Wodehouse, l’un des plus grands écrivains humoristiques britanniques et vous comprendrez.

 

  1. Développez des intrigues humoristiques

 

Le comique peut être directement généré par l’intrigue. Ce qui est important, c’est de créer des conflits dont les enjeux restent relativement « légers ». Si vous racontez une histoire qui montre comment une jeune flic cherche à retrouver un psychopathe, vous aurez du mal, je crois, à rendre l’histoire drôle car le sujet est, en lui-même, « chargé » (même si cela reste possible). Si, en revanche, vous racontez l’histoire d’une passionnée de caniches qui présente son chien à un concours canin, il y aura plus de matière à rire. Pensez aux enjeux émotionnels de votre histoire quand vous imaginez une intrigue que vous souhaitez utiliser pour générer du comique.

 

Je vous mets le lien d’une vidéo qui synthétise très bien l’importance de l’humour pour la santé mentale mais aussi au niveau sociétal (elle est en anglais) : Why comedy matters

 

© Johanna Sebrien, 2020