Se lancer dans un projet d’écriture : choisir une forme narrative

Le choix de la forme narrative est une des premières décisions que vous allez prendre avant de vous lancer dans un projet d’écriture et c’est sans doute l’une des plus importantes.

Pourquoi ? Parce que chaque forme a ses règles et si, par la suite, vous souhaitez vendre votre projet, le secteur dans lequel vous évoluerez ne sera pas le même non plus.

Prenons deux exemples : le roman et le scénario.

  1. Le roman

Si vous écrivez un roman, vous devrez créer tous les aspects de votre histoire. Vous choisirez votre narrateur — la voix par laquelle votre histoire sera racontée —, vous peaufinerez vos descriptions, écrirez des transitions, procéderez à un découpage par chapitres (éventuellement), aurez à cœur de planter des décors et de décrire des atmosphères afin de plonger votre lecteur dans l’univers du roman, voire dans l’intériorité de vos personnages.

Afin que l’on considère votre texte comme un roman, et non pas comme une nouvelle ou une novella (un peu plus longue qu’une nouvelle), ce premier comportera un certain nombre de pages, disons au moins deux cent.

C’est à travers le roman que l’on découvrira votre style, votre façon de tourner vos phrases, de les agencer. Mais aussi la façon dont vous vous y prendrez pour composer votre texte, concevoir la succession des différentes parties.

Si vous souhaitez vendre votre roman, vous vous adresserez à des maisons d’édition ou auto-éditerez votre texte. Vous aurez à faire à des éditeurs, à des chefs de fabrication, à des commerciaux et à des libraires.

  1. Le scénario

L’écriture d’un scénario présente des points communs avec l’écriture d’un roman, mais s’en écarte par bien des points.

S’agissant de la taille d’un scénario, il sera beaucoup moins long qu’un roman (entre 70 et 120 pages en moyenne).

Lorsque vous écrirez un scénario, vous devrez penser de manière visuelle. Certains me diront que la même idée peut s’appliquer au roman. Si un roman peut être très visuel, il n’en reste pas moins que l’écriture reste « littéraire » et qu’il vous faudra soigner votre style pour que tout s’enchaîne de manière fluide.

Dans un scénario, vous penserez en scènes et en séquences et les enchaînements paraîtront plus « abrupts ». Mais ce n’est qu’un effet d’optique de l’écriture car en regardant un film, cette impression disparaît.

Dans un scénario, les descriptions de vos personnages et de leurs humeurs sera lapidaire et prendra la forme d’une didascalie, comme dans le théâtre classique. Ce sera la même chose pour les décors. Certes, vous avez la possibilité d’écrire de longs paragraphes en la matière, mais dites-vous que vous ne serez pas le seul à décider puisque si votre scénario est acheté par une maison de production, il ne sera qu’un point de départ pour la mise en scène finale.

Si vous écrivez un scénario et que vous souhaitez le vendre, il faudra faire très attention aux normes de présentation de votre oeuvre. Sur ce sujet je vous renvoie aux écrits de John Truby qui vous expliquera qu’un studio américain (et c’est aussi valable pour une maison de production française) ne lira pas votre scénario si vous ne respectez ces normes.

Enfin, si vous souhaitez vendre votre scénario, vos interlocuteurs seront les directeurs de développement des maisons de production, ou des réalisateurs, ou des producteurs. Il vous faudra composer avec tous ces interlocuteurs qui auront la main sur votre projet initial puisqu’ils seront chargés de le transformer en film.

© Johanna Sebrien, 2020