Concilier écriture et vie professionnelle

 

Je suis souvent tombée sur des livres ou des articles qui parlaient de la façon dont certains écrivains sont parvenus à concilier leur vie professionnelle et leur envie d’écrire. Le plus surprenant d’entre eux relatait l’expérience d’un auteur publié qui était parvenu à écrire son roman en s’isolant dans les toilettes de son entreprise pendant quelques minutes chaque jour. Il a finalement été édité. Mais faut-il en arriver là pour être publié, voire, vivre de l’écriture ?

 

  1. Prendre la décision d’écrire régulièrement

 

Ecrire tous les jours ou toutes les semaines, sans se cantonner à quelques week-ends ou vacances, ne va pas de soi. Il s’agit bien d’une décision à prendre car se mettre à écrire tous les jours a de fortes implications sur notre vie. Quand on travaille et qu’on rentre le soir, fatigué, imprégné des échanges de la journée, on n’a pas toujours l’énergie ou l’envie d’écrire. Mais cela en vaut la peine car prendre la décision d’écrire sera le premier pas que vous ferez sur un chemin qui s’annonce passionnant et qui changera potentiellement votre vie. J’aborde aussi ce thème dans cet article  « écrire pour se connaître ou se connaître pour écrire ».

 

  1. Entre rigueur et autodiscipline

 

C’est à vous de définir votre rythme d’écriture et de vous y tenir. Cela vous demandera de vous discipliner pour être régulier. Même un quart-d’heure par jour peut suffire. En revanche, personne n’ira vous demander de vous justifier si vous n’écrivez pas, à part votre potentiel gendarme intérieur. Ne soyez pas trop dur avec vous-même. Soyez flexible. Mais accrochez-vous à votre décision pour rester le plus régulier possible.

 

  1. Déterminez le meilleur moment pour écrire

 

Tôt le matin ? Tard le soir ? Encore une fois, c’est à vous de vous connaître et de savoir si une séance d’écriture à 6h du matin sera efficace ou pas. Quelle est votre meilleure heure pour écrire ? J’aborde la question de la gestion du temps dans cet article : Ecrire un roman, la gestion du temps. Pour ma part, j’ai longtemps testé différents horaires et suis parvenue à la conclusion que j’écrivais mieux le matin car j’avais les idées claires, j’étais plus concentrée et je n’avais pas cette sensation que le monde était déjà en marche (alors que si, en réalité).

 

  1. Ecrivez sur vos pause-déjeuners

 

Parfois c’est possible, parfois ça ne l’est pas. Si vous pensez pouvoir dégager un quart-d’heure chaque midi pour écrire, vous constaterez rapidement les bienfaits de l’écriture sur vous et votre projet avancera. Ce constat vous motivera et bientôt, vous aurez terminé un premier texte. Quoi de plus gratifiant que de se dire qu’on est parvenu au bout de l’écriture d’un roman tout en travaillant ? Vous aurez de quoi être fièr.e de vous.

 

  1. Demandez à vos proches d’être compréhensifs

 

Comme l’écriture aura forcément des conséquences sur votre vie personnelle, il me paraît utile de mentionner le fait que le soutien de vos proches sera l’une des clefs de votre réussite. Votre conjoint.e veut vous voir épanoui.e, c’est évident. Faites-lui comprendre que l’écriture est très importante pour vous. Et déléguez quelques tâches chaque semaine, si c’est possible.

 

 

  1. Acceptez les années de transition, si vous souhaitez changer de vie

 

J’ai croisé beaucoup de gens qui veulent écrire et en vivre assez rapidement. Or, le succès éditorial est aléatoire. Lisez les témoignages des plus grands écrivains et vous comprendrez qu’ils ont vécu, l’essentiel du temps, des années de transition avant de pouvoir vivre de l’écriture. Il y a une frustration à ne pas pouvoir écrire autant de temps que l’on voudrait. Cela fait partie du processus. Transformez cette frustration en motivation pour vous lever et écrire chaque jour.

 

 

© Johanna Sebrien, 2020