10 erreurs à ne pas faire si on veut être publié.e

 

Dans cet article, je vous parle des erreurs qui sont liées à l’écriture de votre roman/scénario et de celles qui relèvent des démarches éditoriales. En le lisant, vous réaliserez peut-être qu’on fait tous les mêmes erreurs. Cela fait partie de l’apprentissage. Pour autant, il s’agit bien d’apprendre à les corriger si l’on veut se donner toutes les chances d’être publié.e.

 

 

Les erreurs structurelles

 

J’en parle souvent dans mes vidéos, les erreurs structurelles sont les plus fréquentes. En quoi consistent-elles ? Cela peut-être un mauvais agencement de séquences ou de scènes, un roman dont la résolution est confuse, une intrigue qui repose sur des bases fragiles au sens où l’auteur n’aurait pas clairement défini les objectifs de son personnage principal, par exemple. La structuration d’une histoire est le principal défi de l’art de la narration. C’est la raison pour laquelle des dizaines de livres lui sont consacrés, notamment aux États-Unis.

 

 

La précipitation : se lancer trop tôt dans l’écriture du premier jet

 

Quand on ne conçoit pas clairement les fondations de son roman, on se lance dans l’écriture après avoir eu une idée et on réalise assez rapidement qu’on est bloqué. C’est normal car il faut passer beaucoup de temps à concevoir les fondations de son histoire avant de commencer à écrire et répondre à ces questions, entre autres : quelle histoire ai-je réellement envie de raconter (et non pas, quel concept ?), qui est mon personnage principal et comment est-il/elle ? Quel va être son objectif concret dans l’histoire ?  Quelle vision du monde ai-je envie de défendre et de mettre en scène dans mon roman ?

 

Le manque de soin apporté au style

 

Il y a des personnes qui pensent peut-être que les maisons d’édition se chargeront de corriger votre style, notamment via les correcteurs qu’ils embauchent. Quitte à vous décevoir, sachez que ce ne sera pas le cas. Un correcteur supprimera les coquilles de votre texte mais n’est pas chargé de rectifier la grammaire, la syntaxe et toutes les fautes d’orthographe que vous aurez laissé traîner. Votre style est propre à votre personnalité, votre vécu, votre culture littéraire… mais il doit être irréprochable si vous voulez vous donner toutes les chances d’être lu.

 

La méconnaissance du genre dans lequel on écrit

 

Si vous écrivez un thriller, il paraît important d’en avoir lu et de savoir comment sont écrits des thrillers. Quitte à enfoncer des portes ouvertes, je rappelle ce point très important car chaque genre possède ses codes et ses moments incontournables. Par exemple, dans une histoire d’amour, vous devrez forcément écrire une scène de rencontre, quelle que soit la forme qu’elle prendra. C’est un passage obligé du genre.

 

Le démarchage des maisons d’édition quand le projet n’est pas prêt

 

On a tous envie d’être lu dès son premier jet parce que je crois qu’on a tous besoin d’être rassuré sur la qualité de notre travail, mais aussi d’être encouragé. Pour autant, un premier jet reste un premier jet et ne peut pas être présenté à une maison d’édition. Si vous le faites, vous risquez d’essuyer de nombreux refus et de vous décourager. Montrez votre texte à des personnes de confiance si vous voulez avoir un regard extérieur mais ne commencez pas à démarcher les professionnels de l’édition. Vous devez être sûr de votre texte et pour cela, il faudra en écrire plusieurs versions et le faire relire plusieurs fois.

 

 

La réticence à supprimer des passages inutiles

 

On dit parfois que les grands écrivains se reconnaissent au nombre de pages qu’ils n’ont pas publié. Ce n’est pas faux ! Plus vous écrirez, plus vous réaliserez que vous aurez écrit des passages entiers, voire des dizaines ou des centaines de pages qui n’auront plus leur place dans vos textes. Ces passages ou ces pages sont comme des esquisses qui vous ont permis d’apprendre à écrire. Des esquisses n’ont pas vocation à rester dans les versions définitives de vos textes car ce sont justement des esquisses. Parfois, vous devrez supprimer des séquences entières, tronquer votre texte. Ce n’est pas grave et ce n’est pas non plus une perte de temps car cela fait partie de l’apprentissage de l’écriture. Plus vous écrirez, plus vous serez capable de sentir si l’écriture de tel ou tel passage est nécessaire à votre histoire.

 

 

La méconnaissance de la langue française

 

Sujet sensible… qui renvoie au point développé plus haut sur le style. Ici, il ne s’agit pas simplement d’avoir un style irréprochable, il s’agit bien de maîtriser la langue française. J’ai réalisé, en lisant de nombreux dossiers de présentation de projets, que cette maîtrise de la langue n’allait pas du tout de soi, même chez des personnes qui souhaitent que l’écriture devienne leur métier. Il n’y a pas de honte à admettre qu’on a des lacunes en grammaire, par exemple, d’autant moins que vous pouvez rectifier le tir. Pour cela, je préconise de lire énormément (de tout, sans oublier les classiques) et d’ouvrir des livres de grammaire, de conjugaison, ou autres. Il vous appartient de faire ce travail si vous souhaitez être publié.

 

La méconnaissance du « show, don’t tell » 

 

Quand on écrit une histoire, il s’agit de « montrer » un personnage en action, pas d’expliquer ce qu’il pense, ce qu’il compte faire, ce qu’il a déjà fait, ce qu’il aurait aimé faire… Je vous renvoie à mon article sur le sujet : https://johannasebrien.com/show-dont-tell/  ainsi qu’à ma vidéo : Le jour où j’ai compris le « show, don’t tell ». Je vais également faire une autre vidéo pour illustrer les applications possibles de ce principe.

 

 

La confusion entre le style oral et le style écrit

 

On ne parle pas comme on écrit. Il faut à la fois définir son niveau de langage en fonction de l’histoire qu’on écrit et du genre dans lequel on s’inscrit, mais il faut aussi bannir certains réflexes que l’on a, à savoir : la tendance à condenser sa pensée en raccourcissant systématiquement ses phrases, en tronquant des mots essentiels, en utilisant un vocabulaire inapproprié pour un texte écrit, etc. C’est une question difficile et là encore, je vous invite à lire beaucoup car c’est la meilleure façon de saisir la différence entre l’oral et l’écrit.

 

Penser que les maisons d’édition vous apprendront à écrire

 

Un éditeur est là pour éditer votre texte, pour le vendre, le promouvoir… pas pour vous apprendre à écrire. On peut toujours faire des remarques sur le texte et c’est aussi l’un des rôles des éditeurs/éditrices. Mais ces remarques ne se substitueront jamais à votre apprentissage que vous devrez réaliser par vous-même, grâce à vos séances d’écriture, vos lectures, vos échanges avec d’autres auteurs au sein d’ateliers ou dans d’autres contextes.

 

 

© Johanna Sebrien, 2020